BELGUESMIA Sabiha

Nom et Prénom : BELGUESMIA Sabiha

Année d'obtention du Doctorat : 2022

Intitulé du sujet de thèse : La relation ville-campagne à l'épreuve des nouvelles dynamiques territoriales : L'exemple de Mostaganem

Résumé de la thèse :

Dans les trente dernières années, un processus d’hybridation des espaces ruraux affecte l’organisation et le fonctionnement des zones périurbaines de Mostaganem, une ville intermédiaire située dans un plateau agricole du littoral de l’Ouest algérien. Ce processus vient répondre aux nouveaux enjeux de développement aussi bien urbains que ruraux, impliquant des acteurs issus des deux milieux (propriétaires fonciers, entrepreneurs, agriculteurs, primeurs, élus, administrateurs de l’État, habitants). La fabrique de ces territoires hybrides dans la campagne proche de la ville de Mostaganem et en particulier ses espaces périurbains résulte de la diffusion du fait urbain selon deux mécanismes qui se produisent à la fois, à savoir une périurbanisation et une rurbanisation, auxquelles sont assimilées d’une part une dynamique résidentielle extra urbaine des ménages à partir du centre et d’autre part, une logique d’ancrage et d’enracinement des ménages ruraux dans leurs micros territoires. De ce fait, une concurrence de plus en plus croissante de l’usage du sol marque ces territoires, générant ainsi le développement d’un marché foncier résidentiel, aussi bien légal qu’illégal, et d’un nouveau type d’habitat, groupé et épars, influencé par le modèle urbain. L’implication de nouveaux acteurs ayant des intérêts opposés a conduit tantôt à des compromis tantôt à des situations conflictuelles quant à l’usage et à l’accès aux ressources urbaines, rurales ou naturelles. Dans ce jeu d’acteurs, de nouvelles stratégies et pratiques du fait accompli sont, parfois, allouées pour faire basculer les rapports de force. Dans ce processus qui parait au désavantage des espaces ruraux périurbains, les agriculteurs offrent une image assez particulière de résistance, ils ont redynamisé l’agriculture périurbaine pour aboutir à une recomposition des systèmes de culture en gagnant en diversité et en intensification. Bien plus, des résistances et de résilience des ruraux ont favorisé l’émergence d’une « nouvelle forme de ruralité » pour s’adapter aux changements socioculturels et économiques, tournés vers la consommation, imposés par la ville et accélérés par la multiplication des mobilités journalières des ménages entre le centre et les espaces ruraux environnants. Ainsi, ces dynamiques dessinent de nouvelles territorialités hybrides et contribuent à mettre fin aux relations perçues pour longtemps comme dichotomiques entre les zones urbaines et rurales, comme elles posent les jalons pour repenser le sens des relations ville-campagne, surmontant le caractère résiduel traditionnellement attribué aux zones rurales.

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